Le Maroc Contemporain - Institut du Monde Arabe > Janvier 2015
Le Maroc se la joue rock'n'roll à l'Institut du monde arabe
"Comme leur pays, ils bouillonnent et s'interrogent. Les artistes contemporains marocains révèlent leurs foisonnements à l'Institut du monde arabe.
Féminisme en embuscade...
A base de soie ou de coton, les oeuvres de Safaa Erruas ont l'air toutes gentilles. Mais, dans leurs plis, se cachent des objets contondants qui disent les blessures infligées par le patriarcat et la vie domestique. Randa Maroufi et Imane Djamil, artistes de la génération y, photographient la jeunesse de Tanger pour l'une, de troublantes filles-silhouettes pour l'autre.
Tandis que Fatima Mazmouz, plus frontale, s'auto-portraiture enceinte, en soutif, chaussée de cuir et masquée d'une cagoule : une somptueuse guerrière matriarche."
Source texte : Elle Magazine
Le corps du délit
"En se mettant elles-mêmes en scène, de jeunes artistes marocaines bousculent les stéréotypes liés au statut de la femme. Issues d’une génération décomplexée par internet comme par les printemps arabes, elles s’exposent à l’Institut du monde arabe.
Plus loin dans l’exposition, voici la « Super Oum » (« super maman ») de Fatima Mazmouz. Forte et rigolote, cette femme enceinte n’a pour vêtements qu’un bikini, des bottes et une cagoule noire. L’artiste s’est prise en photo dans une série de positions de catcheuse, montrant sa force dans sa grossesse, ce ventre proéminent qu’elle a sorti de l’intime pour revendiquer publiquement et sa féminité et sa place dans la société."
Source texte : Jeune Afrique
L’art marocain se découvre à Paris
"Plusieurs expositions mettent en lumière la diversité de la création marocaine, de l’héritage médiéval au Louvre à l’effervescence contemporaine à l’IMA.
A Paris, face à Notre-Dame, sur le parvis de l’Institut du monde arabe (IMA), la tente noire sahraouie en poil de chèvre et de chameau, œuvre de l’architecte Tarik Oualalou intrigue. Ce vaste campement typique du désert, dressé pour la fête du « moussem », donne le ton. Cet automne s’ouvre à Paris une saison marocaine qui fera date. Par sa richesse et sa diversité artistique, elle éblouit autant qu’elle interroge en posant les questions brûlantes de la société : tolérance, égalité des genres, extrémisme, corruption, écologie, etc."
Source texte : Le Monde
Source texte : Institut du Monde ARABE- IMA
Les enfants de la movida marocaine s'emparent de l'IMA
"Le Printemps arabe a bien eu lieu au Maroc… mais il y a vingt ans ! Le roi Hassan II avait anticipé le mouvement dès les années 1990. Avant même l’accession de son fils, le roi Mohammed VI en 1999, il avait préparé des mesures de libéralisation de la société qui ont donné naissance, dix ans plus tard, à une sorte de movida marocaine, appelée la « nayda » (réveil). La scène culturelle en a été électrisée dans tous les domaines. Un conseil consultatif des droits de l’homme a vu le jour en 1990, ce qui a permis de délier les langues sur les années sombres du régime.
Le code de la famille, dit Moudawana, amendé en 1993, et révisé par le Parlement en 2004, a été promulgué dans la foulée par Mohammed VI. Il améliore la condition des femmes, même si tout n’est pas gagné sur le terrain… Et depuis 2011, un point essentiel de la nouvelle Constitution stipule que le Maroc est formé d’influences diverses, pas seulement arabo-islamique, mais berbère, africaine, andalouse, juive et méditerranéenne. Ce qui ouvre considérablement le spectre de la liberté d’expression, qui n’est plus réduite à sa seule arabité.
Des thèmes récurrents reviennent dans les préoccupations des plus jeunes. Celui des migrants travaille l’imaginaire de plusieurs d’entre eux. Comme Leila Alaoui, photographe de 32 ans, qui vient de réaliser une vidéo poignante sur les subsahariens en perpétuelle partance et toujours bloqués au Maroc dans des situations dramatiques. Ou Abderrazzak Benyakhlef, qui exprime leur tragédie sur des toiles expressionnistes, comme son triptyque Harragas, les crucifiés du désespoir. Les femmes sont à l’avant-garde des questions d’engagement social et politique qui traversent la société. Elles sont nombreuses à se mettre en danger en exposant leurs corps souffrants ou bagarreurs, quelquefois les deux en même temps.
À l’image de Fatima Mazmouz qui se met en scène en Super Oum (super mère), enceinte, cagoulée en position de combat, ou Nadia Bensallam qui se promène dans Marrakech en « demi-tchador » dévoilant ses jambes, ou encore la performeuse Bouchra Ouizguen qui fait danser des femmes au physique fatigué, mais fortes d’une liberté à reconquérir.
D’autres expriment leur violemment le rejet du sort qui leur est fait, sous le filtre des travaux dits féminins, telles Safaa Erruas ou Yasmina Ziyat, qui griffent et font saigner leurs compositions."
Source texte : Madame Figaro
Le Maroc expose à l'Institut du monde arabe
"On en conviendra, les artistes natifs des années 1930-1940, qui ont connu les heures les plus sombres du régime de Hassan II, restent à l'écart des sujets qui fâchent. La génération suivante, malgré la censure et le lourd conservatisme ambiant, s'autorise davantage les coups de griffe. Les plasticiennes ne sont pas en reste. Discrète, tête couverte, la trentenaire Safaa Erruas construit une œuvre dont les grondements se cachent derrière d'infinies délicatesses : elle présente ici une installation à base de dizaines d'oreillers immaculés dans les plis desquels elle dissimule aiguilles, ciseaux et petits objets contondants, en sous-texte des affres et blessures de la vie domestique. Yto Barrada, elle, interroge l'identité de sa ville, Tanger, qui flotte entre mythologie de la Beat generation et flux migratoires – le détroit de Gibraltar est tout proche.
Plus frontale, Fatima Mazmouz propose son autoportrait en femme enceinte, dans un pays où parler du corps est loin d'aller de soi."
Source texte : Le JDD
Vidéo de présentation Voir 44'.44" : Youtube
Du 15 Octobre 2014 au 01 Mars 2015