Mes actus 2017

Afriques Capitales (La Villette) - Galerie Negpos (Nîmes) - Essaouira Nuits Photographiques (Maroc) - L’Iris de Lucy - CAAM (Las Palmas)

Afriques Capitales - La Villette > Janvier 2017

"Peu, et rarement bien, montré, il se perd dans les méandres d’idées préconçues, quand il ne s’agit pas de clichés vulgaires. Cette double exposition, qui déploie un parcours parallèle à Lille prend le contre-pied des attendus pour proposer, dans son édition parisienne, une ambiance singulière, dont l’obscurité saisissante se fait écrin de trésors d’inventivité, de réflexions profondes et de propos qui dépassent largement le cadre d’un continent. S’il est possible d’envisager des présentations d’œuvres par origine géographique, il est impensable de ne pas souligner leur diversité, la somme d’influences et de spécificités qui les parcourent et surtout la singularité de chaque démarche qui les fait naître. Un écueil qui se veut, avec cette exposition à La Villette, largement dépassé dans son engagement même avec le choix d’un titre fort, Afriques capitales, qui met en valeur le pluriel nécessaire pour aborder ces Afrique de l’art contemporain.

À quelques mètres dans l’exposition, le burlesque amer de Fatima Mazmouz reprend les codes de la virilité macho et des super-héros en les transposant sur un corps de femme, enceinte et suractive, occupée à manger des cerveaux et à se greffer un visage de poupin sur le ventre. La vidéo, délirante et joyeusement délurée ne cache pas son engagement féministe ; la « Super-Maman », héroïne de bac à sable, multiplie les courses et les exploits dans un monde à sa portée, un jardin dans qui semble en figurer les limites, sur un rythme d’enfer.

En plus du plaisir de découvrir de nombreux artistes peu connus en France, la modernité et la subtilité de cet accrochage qui cache dans chaque recoin une surprise se fait débordante, bruissante, enthousiasmante sans verser dans l’explosivité factice. On dépasse finalement le regard « sur » l’Afrique pour toucher des regards « de » et « depuis » l’Afrique. Plus encore que de la ville, plus encore que de l’Afrique, cette exposition très réussie parvient, avec une douceur qui n’a d’égale que sa détermination à décloisonner les perspectives, à nous parler de la place des hommes et des femmes dans la cité, de la place de chacun face à l’autre, face à son histoire et surtout dans sa capacité à intégrer et déborder l’histoire de tous."

Source texte et photo : Slash Paris


A corps rompu - Galerie Negpos - Nîmes > Avril 2017

"En prenant appui sur des faits autobiographiques, depuis 2005 la problèmatique de l'avortement s'installe parmi mes préoccupations artistiques. Des travaux sont réalisé régulièrement. Entre 2009 et 2013, le corps pansant, voit le jour ; un projet qui interrogeait le corps de la grossesse, le corps de la mémoire dialoguant avec le concept de la mère patrie dans son rapport à la réparation. C'est seulement à partir de là que la question de l'avortement prit véritablement tout son sens et fut penser comme un projet global regroupé sous le titre de mes avortements. Ce projet comporte donc un ensemble de photographies, de vidéos et d'installations revisitant dans un premier temps les différentes étapes de l'avortement. Dans un deuxiè;me temps, elle tente d'expérimenter les multiples langages du corps rompu.

La production artistique de Fatima Mazmouz débute en 1998 comme un moyen d'interroger la notion d'identité dans toute sa complexité le genre, le corps, l'immigration, et cetera, avec tout ce que cela implique de stéréotypes et de clichés. Fatima Mazmouz crée des passerelles entre l'intime et les problématiques d'ordres politico-socio-culturelles qui la traversent. La question du multiculturalisme entre autre devient l'axe principal de son travail ou la rélexion sur le corps s'mpose.
Elle a exposé dans des lieux très divers entre autre à Rome, Madrid, Amsterdam, Anvers, Paris et le Caire, en participant notamment à de grandes manifestations culturelles comme en 2005 aux 6ème Rencontres Africaines de la photographie de Bamako, en 2006 au Festival Internationales de la Photographie de Arles, en 2009 à Paris-Photo au Carrousel du Louvre et en 2015 à l'Institut du Monde Arabe à Paris.

Source texte : Actus Photo

Un corps mis en “je”

"Lorsqu’il s’est agit de présenter certaines séries d’œuvres de Fatima Mazmouz dans le cadre du Printemps photographique 2015-2016 dédié au Maroc et organisé par la galerie NegPos Fotoloft, la difficulté de trouver un lieu d’accueil s’est révélée définitivement insoluble. Refus sur refus, après trois tentatives, le constat a été fait que si nous ne l’organisions pas dans nos murs, une exposition des œuvres de Fatima Mazmouz serait impossible à produire à Nîmes.
Obligés donc de reporter ce qui s’annonce comme un événement particulièrement détonnant de ce début d’année 2017, nous avons offert à Fatima Mazmouz cette possibilité, cet espace de liberté qui semble aujourd’hui si délicat à trouver pour ses productions. Pas commode, il est vrai, d’aborder les questions qu’elles posent, étant donné le contexte et l’époque. Mais l’on peut tout de même s’indigner d’un manque de courage et de tant d’appréhension de la part de certains...
Les artistes qui consacrent une œuvre à la question de l’avortement sont rares.
En 2016, lors des Rencontres d’Arles, l’exposition dénonciatrice de la photographe et écrivaine catalane Laïa Abril offre au fil d’un inventaire d’objets, de situations, de documents et d’enregistrements audiovisuels, une perspective clairement militante et de lutte toujours d’actualité face au fléau qui touche d’après les chiffres qu’elle avance, environ 47 000 femmes dans le monde. Marina Abramovic, lors d’une interview publiée en novembre 2016 dans le journal allemand Der Taggespiegel, évoque quant à elle le droit des femmes à être libre de leur corps justifiant ainsi ses trois avortements. Ernest Pignon-Ernest, vétéran de l’art in situ, réalise au début des années 1970 un dessin grand format et reproduit en sérigraphies collées aux murs dans la rue, un travail qui peut être considéré comme particulièrement vif et explicite sur les dangers de l’avortement clandestin.

Ses images incarnent donc la tension qui l’habite, oscillant entre la vision d’un corps livré aux regards et les voiles dont il est parfois recouvert. Envisageant de multiples déclinaisons, le sujet est nourri de bien diverses inspirations. Par certaines visions empruntées, comme celle d’une “Virgen de Guadalupe” allongée et entourée d’une couronne de couteaux de cuisine (ou de serviettes hygiéniques), il y a parfois dans le choix des mises en scène un renvoi aux icônes saintes et en particulier à la “mater dolorosa” si justement représentée et actualisée par Frida Kahlo. La comparaison avec Kahlo pourrait d’ailleurs aller plus loin. Les blessures de l’une, causées par un élément mécanique, renvoient à celles physiquement invisibles, connues par l’autre.
Tragiques et puissantes à la fois, fragiles et radicales, baignées d’un rouge on ne peut plus explicite, les narrations produites par Mazmouz auraient pu tomber dans une dramaturgie et une lourdeur didactique plombantes. Pourtant à aucun moment nous n’avons cette sensation d’être les “otages” d’un discours féministe caractérisé. Bien au contraire ! Pleine d’énergie et de volonté de vivre malgré toutes les entraves que le monde lui oppose, maniant un humour (rouge et) noir dévastateur bâti sur la scansion et la répétition (les séries d’objets/outils alignés), le message de Fatima Mazmouz est d’ordre vital et salutaire. Prenons ensemble conscience de l’importance du choix rendu possible, de cette liberté retrouvée."

Du 17 mars au 30 avril 2017

Source texte : Frac Occitanie


Pierrevert Nuits Photographiques - France > Juillet 2017


"Au fil des éditions, la manifestation gagne en succès, à en juger non seulement par la participation grandissante du public chaque année, mais aussi par la qualité des sélections du jury. La richesse de ce festival est l’esprit de convivialité et de partage qui y règne : les artistes sont hébergés chaleureusement par les Pierreverdants, les festivaliers peuvent parler librement avec les photographes, qui, reconnus ou en devenir, échangent leurs points de vue. Accessible à tous et entièrement gratuit, il perdure depuis 6 ans grâce à l’investissement de nombreux bénévoles. Son point de mire est de lever le voile sur la découverte de talents aux nouveaux horizons tout en croisant le regard des grands du huitième art..
Chaque soir à lieu le vernissage d’une exposition suivi à la tombée de la nuit, d’une projection en plein air d’une quinzaine de photographe devant un large public. Chaque photographe sélectionné et invité à Pierrvert, accueilli bénévolement chez les villageois pendant toute la durée du festival."

Vidéo : Youtube

Du 27 au 30 juillet 2017

Source texte : Site Pierrevert Nuits Photographiques


Essaouira Nuits Photographiques - Maroc > Octobre 2017

Essaouira Nuits Photographiques 2017

"Après le célèbre photographe Daoud Aoulad-Syad, c’est Fatima Mazmouz qui a été choisie pour être l’invitée d’honneur de la deuxième édition des Nuits photographiques d’Essaouira, prévue du 5 au 7 octobre prochain. Une volonté de la part de Nathalie Locatelli, directrice artistique et vice-présidente du festival, car « c’est l’une des photographes plasticiennes les plus importantes au Maroc, et c’est également une artiste engagée qui mène à travers son travail une réflexion autour, notamment, du corps de la femme comme dans ses projets « Super Oum » (sur la grossesse) et « Le corps rompu » (sur le droit pour tous à l’avortement) », explique Nathalie Locatelli, avant de souligner que « nous voulions très rapidement choisir une femme comme invitée d’honneur de ce festival puisque la place des femmes photographes n’est pas assez importante dans les rencontres ». Pour la directrice artistique, Fatima Mazmouz est le bon exemple à suivre pour ces jeunes photographes, d’autant plus que « lors de la première édition, nous nous sommes rendu compte que de jeunes artistes femmes étaient extrêmement timides lorsqu’elles présentaient leur travail alors qu’elles ont du talent ». Quant à Fatima Mazmouz, elle est très honorée de participer à un tel événement. « C’est pour moi une reconnaissance de mon parcours et de mon travail qui peut ouvrir le débat sur les libertés individuelles », confie la photographe qui a débuté sa carrière en 1998. Une partie de ses œuvres sera, bien entendu, projetée lors du festival où sont également prévues quelques conférences, expositions ou encore rencontres pour encourager la nouvelle génération à s’imposer, mais aussi à travailler ensemble."

Voir vidéo : Youtube

Source texte : Femmes du Maroc


L’Iris de Lucy - CAAM - Las Palmas > Janvier 2017

EL Iris de Lucy - Las Palmas

"Le Centre Atlantique d'Art Moderne (CAAM) et Casa África présentent l'exposition El iris de Lucy, qui est exposée simultanément dans les deux institutions, jusqu'au 5 juin au CAAM et jusqu'au 26 mai à la Casa África.
Ce projet d'exposition d'envergure internationale, organisé par Orlando Britto Jinorio, arrive dans la capitale de Gran Canaria après son exposition en 2016 au MUSAC de León et au Musée départemental d'art contemporain de Rochechuart, France. Sa production au CAAM a la collaboration de JTI.
Lucy's Iris présente différentes sphères de la création africaine contemporaine à travers une sélection de 25 artistes d'Afrique du Sud, Algérie, Bénin, République démocratique du Congo, Égypte, Éthiopie, Gabon, Kenya, Malawi, Maroc, Nigéria, Sénégal, Afrique du Sud, Tunisie et le Zimbabwe, dont deux artistes des îles Canaries.
L'exposition rassemble des œuvres des artistes Jane Alexander, Ghada Amer, Berry Bickle, Zoulikha Bouabdellah, Loulou Cherinet, Teresa Correa, Safaa Erruas, Pélagie Gbaguidi, Amal Kenawy, Kapwani Kiwanga, Nicène Kossentini, Mwangi Hutter, Michèle Magzema, Julima Mazmoui Hutter, Michèle Magzema Mehretu, Myriam Mihindou, Aida Muluneh, Wangechi Mutu, Otobong Nkanga, Yapci Ramos, Tracey Rose, Berni Searle, Sue Williamson, Billie Zangewa et Amina Zoubir.
Parmi ces 25 créateurs qui exposent au CAAM, huit exposent, en parallèle, à Casa África. Il s'agit notamment de Zoulikha Bouabdellah, Pélagie Gbaguidi, Michèle Magema, Fatima Mazmouz, Myriam Mihindou, Otobong Nkanga, Sue Williamson et Billie Zangewa.
Les œuvres rassemblées dans l'exposition permettent de comprendre les facettes complexes et variées de la diversité de l'espace culturel africain. Ce sont des œuvres qui abordent la question du genre, soulevée à partir de perspectives très différentes, et des questions liées à l'identité, à la race, au corps, au rapport au territoire et aux traditions, à l'environnement, à l'histoire, aux enjeux coloniaux et postcoloniaux, migration et frontières, mémoire, expérience de l'exil ou de la tradition et du présent."

Source texte : Casa Africa
Source texte : Centro Atlantico de Arte Moderno