[Expo] Hystera - Espace USANII - Nevers > Janvier 2020
"En plein cœur de Nevers, l'espace USANII expose Hystera, Petit Musée de l'Utérus de l'artiste franco-marocaine Fatima Mazmouz. Cette dernière a présenté ses œuvres lors du vernissage de l'exposition samedi soir.
S'inscrivant dans le projet Le Corps rompu, l'artiste entend allier les domaines de l'intime, du politique, du culturel et du social dans un perpétuel questionnement sur l'identité féminine.
L'utérus, lieu premier où se construit l'identité selon l'artiste, est le motif récurrent du projet. C'est ainsi qu'il questionne l'histoire coloniale et ses clichés dans une série d'affiches coloniales détournées, où le motif de l'utérus, en surimpression sous forme d'arabesques, vient jeter un autre regard sur cette période du point de vue des opprimés, les colonisés mais surtout, des femmes colonisées.
De cette façon, Fatima Mazmouz repense l'oppression des femmes et la guerre dans un lien toujours très étroit.
Réaliste et engagée, l'artiste souhaite que les femmes se réapproprient l'utérus-symbole et l'utérus-organe. De simple objet subissant la violence, il doit se muer en acte de résistance."
"Une foire d’art sous le soleil de Marrakech, c’est ce qu’il fallait au monde de l’art pour faire passer la déprime de l’hiver. D’autant plus que la troisième édition de la foire 1-54, consacrée à l’art africain, se déroulait encore une fois dans un palace qui vaut à lui seul le détour : La Mamounia, une institution hôtelière aux jardins paradisiaques. Avec sa vingtaine d’exposants, l’édition marrakchie de 1-54 est de taille modeste, mais elle concentre néanmoins les tendances du marché africain..."
Montages photo de Fatima Mazmouz
"Les sujets ne s’allègent pas davantage lorsque l’on passe sur le stand de la Galerie 127. En effet, les compositions photographiques de Fatima Mazmouz traitent du « corps colonial » à travers une recherche sur Bouzbir, le quartier de l’armée française dans le Casablanca d’avant-guerre.
L’artiste reprend les affiches de propagande de l’époque, montrant les filles de joie que le colonisateur pouvait s’offrir. Car Bouzbir fut un lieu de l’exploitation humaine, où « la sexualité [était] un enjeu de pouvoir ».
La trame des images est composée de représentations d’utérus malades, allusion aux « matrices criminelles et immorales du colonialisme », et de vulves, exprimant ainsi l’articulation entre sexualité et domination politique."
Avec la Galerie 127
Ménafricaines Engagées - Projection-Débat En Ligne > Juin 2020
Fatima Mazmouz est une artiste plasticienne, conceptuelle et photographe marocaine.
Les ventres du silence, pouvoir et contre pouvoirs, est le titre générique qui regroupe l’ensemble de ses travaux.
Motivés par la déconstruction des systèmes d’organisations politiques sociaux et culturels qui arborent nos sociétés, Les ventres du silence créent des passerelles entre les territoires de l’intime et ceux du politique : La Discrimination, le Féminisme, le Post-Colonial, la Mémoire et (la réécriture de) l’Histoire sont entre autres des champs d’investigation qui intéressent l’artiste y explorant les rapports de force qu’ils induisent.
Entre 2005 et 2015 elle se penche sur la problématique de l’avortement et par extension aux corps de la rupture à travers un projet intitulé A corps rompu.
Entre 2009 et 2013, Le corps pansant, voit le jour. Ce projet qui interroge le corps de la grossesse, de la résistance et corps de la mère dialoguant avec le concept de la Mère Patrie dans son rapport à la réparation a donné lieu à une publication en 2014 du nom de Super Oum aux éditions KULTE mettant en exergue les liens qu’entretient notre corps avec l’espace public.
A partir de 2013, « Le corps magique » de la grossesse ainsi que le travail autour des différentes pratiques secrètes des avortements clandestins, amène l’artiste à s’interroger sur la question de la transmission dans le milieu vernaculaire féminin.
L’univers de la magie et de la sorcellerie au Maroc résonne immédiatement avec ses recherches précédentes. Elle ouvre un chantier intitulée « Des Monts et Mères Veillent ».
La transmission appelle les corps en rupture des mémoires morcellées.
Depuis 2014, Fatima Mazmouz analyse les rouages au cœur de la mécanique du « corps colonial » à travers le projet « Casablanca, mon amour » (Dar el Beida, Hobe…) scrutant ainsi le ventre de la ville sous ses facettes les plus singulières.
Fatima Mazmouz a exposé dans des lieux très divers entre autre à Rome, Madrid, Amsterdam, Anvers, Paris et le Caire, en participant notamment à grandes manifestations culturelles comme en 2005 aux 6ème Rencontres Africaines de la photographie de Bamako, en 2006 au Festival Internationales de la Photographie à Arles, en 2009 à Paris-Photo au Carrousel du Louvre et en 2015 à l’Institut du Monde Arabe à Paris, en 2016 à la Biennale de Dakar, en 2017 aux Grandes Halles de la Villette à Paris et en 2018 et au Grand Palais lors de la 22 ème édition de Paris Photo en 2019.
"MENAFRICA a pour vocation de visibiliser les productions et créations d'Afrique et du Moyen-Orient tout en oeuvrant pour la promotion des Droits Humains. Nous aspirons à créer et renforcer des ponts entre ces deux régions du monde."
"From an autobiographical story, ORKEMN presents itself as a walk in the phantomatic Berber memory crystallized in the voice of the narrator. The evanescent images answer to a hesitant and sometimes emotional voice, which brings us back to the complexity of the question of the origin through the language between cultural attachment, territorial attachment, affective attachment... and a political attachment in exile which ends up being also fictional..." Voir la Video : Youtube
[Expo] I spit Fire - Kulte Gallery - Rabat > Octobre 2020
"Fatima Mazmouz explore la figure de la chikhat en se mettant en scène à la galerie d’art Kulte Center of Contemporary Art, à Rabat.
La chikhat, figure de résistance ? Assurément pour Fatima Mazmouz qui poursuit, à Rabat, son travail sur le genre dans le monde arabe. Sa nouvelle exposition « كلامي قرطاس, I SPIT FIRE » rassemble photographies, sculptures et chants traditionnels de la Aïta.
Elle nous plonge avec humour dans l’univers de ces danseuses-poétesses qui, avant que leur image ne soit dévoyée par les préjugés, étaient perçues dans la culture populaire marocaine comme libres et rebelles. Fatima Mazmouz comme à son habitude se met en scène et use d’un motif récurrent dans son travail : l’utérus armé.
Rappelant le procédé utilisé dans la série Bouzbir, la trame des photographies Chikhates repose sur une multitude d’images de fusils qui esquissent des formes d’utérus.
La symbolique animale présente dans les danses des chikhates, où la femme devient alternativement coq, serpent puis cheval, inspire à Mazmouz une nouvelle mythologie faites de figures imaginaires, mi-humaines, mi-animales. L’artiste rend ici hommage à cette icône du patrimoine musical marocain, porte-voix d’une tradition orale parfois méprisée. Peut-être, Mazmouz interroge-t-elle aussi la place de cette culture populaire dans l’art contemporain."
"La photographe Fatima Mazmouz avance dans sa recherche sur l’identité et ses articulations. Après le « corps pansant » autour de la grossesse, le « corps rompu » sur l’avortement, le « corps magique » sur la sorcellerie, elle présente son travail sur le « corps colonial » à travers le corps dansant de la Chikha.
Composée d’une installation de photographies et de sculptures aux allures de performance, son exposition baptisée « Résistantes-Chikhates » est à découvrir jusqu’au 30 octobre à la galerie d’art Kulte Center for Contemporary Art à Rabat. « Dans le corps dansant de la Chikha, la femme devient tour à tour coq, serpent et cheval, décrit l’artiste. Part de l’histoire vivante de la culture populaire au Maroc, la Chikha est une femme-guerrière, une résistante qui combat par la danse et par les mots, renouvelant ainsi, intacte, à travers son corps, la tradition de l’histoire orale d’un pays. »
A travers sa série, Fatima Mazmouz déconstruit, une nouvelle fois avec force, la culture sociale et politique qui instaure des rapports de domination et d’exploitation."