Des Monts et Mères Veillent
Un corpus qui aborde la thématique de la magie et de la connaissance des Femmes. De l’encensé à l’insensé : Envoûtement, sorcellerie, incantations, filtres aux herbages magiques... une rencontre symbiotique avec les forces invisibles.
Série Esoter
• Année de création de la Collection : 2019
DES MONTS ET MERES VEILLENT - LE CORPS MAGIQUE
« Après l’exploration du corps magique de la grossesse et de l’utérus comme arme de résistance, Fatima Mazmouz se penche sur la question de la transmission dans le milieu vernaculaire féminin y répertoriant plusieurs formes de rituels. L’univers de la magie et de la sorcellerie au Maroc résonne immédiatement avec ses recherches.
• Elle ouvre un chantier intitulée « Des Monts et Mères veillent » qui tente de déchiffrer les multiples dispositifs du corps magique via les archétypes féminins, mettant en valeur la puissance du corps des femmes, leur pouvoir de résistance, de résilience à travers l’incommensurable champs de connaissances lié à la médecine, aux plantes médicinales, à la nature et aux sciences occultes.
• Ces premières investigations aboutissent en 2018 à plusieurs performances autour de la figure de la « Sorcière » toujours en faisant dialoguer l’intime avec l’espace du politique.
Dans ce contexte, ESOTER présente un premier ensemble de photographies affichant l’artiste, menant des actions photographiées dans une forêt, affublée d’une tête d’animal ouvrant ainsi sa créativité au bestiaire associé au pouvoir des femmes dans des cultures aussi bien européennes qu’africaines : tête de cochon, tête de faon ou encore le coq s’invitent en modèle inaccoutumé à l’expérience photographique faisant rejaillir le fantôme de l’improbable cher à l’artiste.
• De l’encensé à l’insensé, en passant par les rituels des fumigations, la série RITUEL est une incantation aux mythes et réalités de l’ésotérisme féminin en quête d’une incarnation des pouvoirs surnaturels, des forces, qui tour à tour deviennent puissance de guérison, voeux de fertilité, désir d’amour, des armes de résistance et de vengeance, dont les sortilèges, potions, fétiches, herbiers et momies, sont les précieux alliés pour mieux projeter malédictions, envoutements, possessions... une rencontre symbiotique avec les forces invisibles qui nous entoure.
• Et c’est à partir d’une trame, elle-même constituée des photographies d’un œil que ces étranges clichés, à la touche parfois pictorialiste ou encore naturaliste, sont réalisés, permettant ainsi un double discours visuel : d’abord organe de la vision, l’œil dans l’antiquité égyptienne, gréco-romaine, ou bien dans les religions monothéistes, symbolise l’omniscience divine, la protection et la connaissance spirituel voire ésotérique.
• Ainsi ces travaux animent cette réflexion féministe autour des multiples discriminations faites aux femmes à travers l’articulation « domination/pouvoir/
savoir » que la démarche de l’artiste tente d’éclairer à partir d’une déconstruction des stéréotypes féminins élaborés essentiellement sous le joug d’une société patriarcale où le système d’exploitation dans son mode consumériste est à son paroxysme. »
• Philippe DAGEN écrit :
"Fatima Mazmouz est une anthropologue d’un genre singulier. Son champ d'enquête est elle-même, son corps, sa vie, la culture berbère de sa famille, les mœurs qu’elle a observées durant ses séjours au Maroc et ailleurs. Elle n’en fait pas des livres, mais des œuvres visuelles, plus efficaces et troublantes que des mots. Les séries « Esoter » et « Rituel Fumée » ont pour sujet les croyances et les pratiques entre ésotérisme et sorcellerie que se transmettent les
femmes de son pays natal, culture orale qui a survécu à tous les monothéismes. Elle ne les décrit pas, mais réactive les rites par elle-même et fait de ses performances sans spectateur des
photographies. On l'y voit pratiquer la purification par le feu et la fumée, rendre hommage à la puissance animale d’un sanglier, reprendre aux jeteuses de sort leurs pattes d'oiseaux morts et leurs caméléons séchés, réunir des plantes qui serviraient à des décoctions. Les scènes n'ont rien de pittoresque, prises à distance ou de très près, afin d'éviter tout effet spectaculaire. Tirées sur papier dans des dominantes ocre et brunes, ces images semblent, de loin, tachetées. En s’approchant, on découvre qu'elles sont superposées à une trame serrée faite de milliers d’yeux très petits qui semblent scruter le regardeur comme l'artiste scrute tout ce qui se cache de
magies dans les comportements humains."
• Expositions :
• Exposition personnelle « SEXE et SORCELLERIE » Centre d'Art et de Photographie - NegPos - Contemporaine de Nîmes - 5 avril>30 mai 2024.
• Biennale Euro-Africa 2023 - Exposition Internationale de la photographie Africaine - Montpellier - Octobre 2023
• Biennale Photographique de Rabat - 05 octobre > 02 novembre 2023.
• Arles - Galerie Malia Bretesche - 05 > 23 Juillet 2023.
• Paris Photo 2019 - Galerie 127.
• Paris Photo 2021 - Espace du CNAP & Galerie 127
• 1/54 Paris Christie's - 2021 - Galerie 127.
• Atelier 21 - Casablanca - 2021.
• Galerie 127 - Paris - 2022.
• Articles :
GO > Midi Libre - Stéphane CERRI - 2024
GO > Midi Libre - Vincent POURRAGEAU - 2023
GO >Journal Le Monde - Philippe DAGEN - 2022
GO > Femmes du Maroc 2021
GO > Femmes du Maroc 2019
GO > Monde Afrique - Philippe Dagen- 2021
GO > handelsblatt.com - 2021
GO > italiaoggi.it - 2021
• Vidéos :